Manufacture d'orgues Th. Kuhn SA, 1985

Restauration

Orgue construit par
Johann Nepomuk Kuhn, 1878
Sommiers
sommiers à pistons
Traction
mécanique
Tirage des jeux
mécanique
Inauguration
ca. Okt. 1985
Harmonisation
Rudolf Aebischer

Composition


www.orgelbau.ch/opf=800710

St. Peterzell

II/P/15

Suisse, Saint-Gall
Kath. Kirche

© photos Orgelbau Kuhn AG, Männedorf

Manufacture d'orgues Th. Kuhn SA, 1985

Restauration

Orgue construit par
Johann Nepomuk Kuhn, 1878
Sommiers
sommiers à pistons
Traction
mécanique
Tirage des jeux
mécanique
Inauguration
ca. Okt. 1985
Harmonisation
Rudolf Aebischer

La «Simultankirche», particularité de la Suisse orientale

Cette église ainsi dénommée jusque dans les années 1965 était mixte et servait autant aux catholiques qu'aux protestants. Elle était propriété commune et ainsi administrée. Ce genre particulier des «Simultankirchen» était depuis le 17ème siècle et jusque dans une partie du 20ème une spécificité de cantons situés à l'est de la Suisse, St-Gall et Thurgovie. Cette pratique ressemblait étrangement à l'oecuménisme, bien avant que ce mouvement se soit implanté, est c'est bien malheureux quelle n'ait pas pu survivre alors que l'oecuménisme pointait. Dans la seconde partie du 20ème siècle, on se mettait à construire pour l'une ou l'autre des confessions sa propre église; on abandonnait l'entente communautaire pour l'utilisation d'un lieu de culte. A St-Peterzell, ce furent les protestants qui construisirent vers 1965 une église neuve, alors que les catholiques conservaient l'ancienne, avec l'orgue.

Suite à ces quelques diversions nécessaires retraçant l'historique des religions locales, parlons maintenant de l'orgue. L'église paritaire possédait un orgue domestique depuis 1818. Il appartenait en fait aux réformés auxquels il avait été donné, mais qui, contre une participation de moitié pour son entretien, permettait son utilisation par les catholiques. Après 1870, cet instrument n'était plus suffisant pour convenir à toutes les nouvelles exigences. Petit à petit, les deux confessions se sont mises d'accord pour faire construire un plus grand orgue. Son projet et sa composition exacte ont été établis par l'organiste de la cathédrale de St-Gall Johann Gustav Eduard Stehle (1839-1915). Selon convention, il avait été prévu que les catholiques paieraient les 5/8ème du coût, les protestants 3/8ème. Comme auparavant, les frais d'entretien futurs devaient rester à charge des uns et des autres, partagés par moitié.

Le travail pour cette nouvelle construction a été adjugé à Johann Nepomuk Kuhn de Männedorf. Le contrat du 28/30 janvier 1878 figure toujours dans les archives paroissiales de St-Peterzell, avec un rapport de réception de l'organiste Stehle.

Au départ, cet instrument muni de sommiers à cônes avait 15 jeux réels répartis sur deux claviers et pédalier. Avec cette composition relativement restreinte, même avec console séparée, une machine Barker n'était pas nécessaire pour retransmettre le toucher de la traction mécanique. Le buffet semble bien provenir de Kuhn lui-même, étant donné qu'il avait demandé qu'on lui retourne son plan. L'instrument avait été construit pour son emplacement actuel, sur la tribune ouest. Mis à part quelques modifications, minimes (en particulier celle de sa hauteur sonore), l'orgue est toujours resté inchangé.

A l'occasion d'une restauration totale de l'église, l'orgue a été restauré en 1985. Le seul écart, face au métier, avait consisté à mettre en place un jeu de 2 ' au premier clavier, extrait de la Mixture et jouable séparément au moyen d'une coulisse supplémentaire. Dans la console, l'utilisation devenue maintenant inutile pour l'appel du souffleur avec clochette, le tirant du «Kalkantenzug» a été repris pour la commande de ce jeu. Ces quelques interventions minimes sont des détails facilement réversibles. Les anciennes modifications de la hauteur sonore datant de 1954, avec un diapason passé de 435 à 440 Hz, subsistent. Etant donné que la plupart des jeux sont munis d'expressions, il n'en résulte que peu de changement au niveau de la tuyauterie, avec des encoches d'accord un peu plus enroulées. Finalement il faut dire qu'il s'agit là d'un orgue de 1878 extrêmement bien conservé qui représente valablement l'époque du sommier à cônes mécanique. Ce type d'orgue est devenu bien rarissime: la plupart de ces instruments ont plus tard été pneumatisés et récemment ont quasiment tous été remplacés.

Friedrich Jakob, 2006


Traduction: Paul Cartier


Composition


www.orgelbau.ch/opf=800710